La ratios financiers pour améliorer votre gestion financières

Un ratio est un rapport entre deux grandeurs caractéristiques de l’activité de l’entreprise, de sa situation économique ou de ses performances. En lui-même un ratio ne nous enseigne rien. Toutefois, pour être significatif ce dernier doit être comparé à d’autres ratios de même nature ou de natures différentes. La technique des ratios permet de juger du fonctionnement d’une entreprise en articulant dans un tableau un certain nombre d’indicateurs.

Pour être significative, l’analyse en termes de ratios doit respecter un certain nombre de principes. En effet, les ratios utilisés doivent être peu nombreux mais assez significatifs. Il faut les présenter de manière croissante afin de pouvoir suivre l’évolution d’une entreprise à travers un certain nombre de ratios. Enfin, il faut éviter les jugements en valeurs absolues des ratios ou leur donner une portée future très importante puisqu’ils ont été construits sur les bases de données passées.

Dans tous les cas, les ratios sont à utiliser de manière relative et doivent être comparés à des normes. Chaque ratio doit être comparé au même ratio de l’entreprise calculé sur d’autres périodes, au même ratio déterminé dans des entreprises similaires et enfin au ratio moyen de la profession ou du secteur d’activité.

Généralement les ratios sont divisés en quatre types :

  1. Les ratios de structure
  2. Les ratios de rentabilité
  3. Les ratios de rotation ou les ratios des composantes du BFG
  4. Les ratios de trésorerie ou de liquidité

I. Analyse financière – Les ratios de structure

La structure financière d’une entreprise est une notion très utilisée dans le langage financier. Elle intéresse tous les analystes et surtout les banquiers. L’étude de la structure financière se concentre sur le passif du bilan et plus précisément sur l’endettement et le choix des modes de financement. Or, les choix entre les modes de financement disponibles à l’entreprise se situent à deux niveaux. Il y a le choix entre le financement propre (apports des actionnaires) et le financement externe (emprunts) ou le choix, parmi les financements internes, entre les apports en capital et l’autofinancement.

La structure financière de l’entreprise dépend directement de la nature et du niveau d’activité de cette dernière, qui déterminent de façon directe l’importance du capital économique investi dans l’exploitation, de la valeur ajoutée, des équipements et de la main d’œuvre. 

A) Le ratio des fonds propres

Le ratio des fonds propres exprime l’importance des capitaux propres par rapport au passif total ou le poids des capitaux extérieurs engagés dans l’entreprise. Ce ratio s’exprime par le rapport suivant : 

Endettement total / Passif ou bien  Capitaux propres / Passif

La somme des deux rapports doit être égale à un (1) puisque le passif est formé de l’endettement et des capitaux propres.

B) Le ratio d’autonomie financière

Au niveau des pourvoyeurs de fonds ou des organismes prêteurs, plus la durée du prêt est longue plus le risque devient élevé. La règle financière veut que les apporteurs de capital doivent au moins intervenir pour la moitié du financement de l’investissement en vue d’assurer à l’entreprise son autonomie vis-à-vis des tiers. Selon l’approche financière, l’autonomie financière s’exprime comme suit :

Dettes de financement (long et moyen terme) / Capitaux propres < 1

Lorsque ce ratio est strictement inférieur à 1, on peut affirmer que l’entreprise a toujours la possibilité de s’endetter à long et moyen terme. Toutefois, lorsque ce ratio est supérieur à un, on affirme que l’entreprise est dans l’incapacité de s’endetter. Autrement dit, elle doit reconstituer son capital ou l’augmenter en vue de se procurer une nouvelle marge pour l’endettement et une assurance pour ses partenaires financiers.

C) Le ratio d’équilibre financier

Les ratios d’équilibre financier découlent de la relation fondamentale qui existe entre le fonds de roulement, le besoin de financement global et la trésorerie nette. Ceci dit qu’une situation d’équilibre financier de l’entreprise veut que le fonds de roulement soit positif et supérieur au besoin de financement global, ce qui dégage une trésorerie positive.

Le ratio de fonds de roulement exprime le taux de couverture des emplois stables par les ressources stables et exprime également le niveau de fonds de roulement.Il peut être exprimé de deux façons selon l’approche d’analyse adoptée. Au niveau de l’approche financière, ce ratio est exprimé par le rapport suivant :

Capitaux permanents / Actif immobilisé net > 1

Lorsque le rapport est supérieur à un, le ratio exprime un fonds de roulement positif. Cependant, lorsque ce dernier est inférieur à un, il atteste d’une insuffisance en ressources permanentes et une insuffisance en fonds de roulement. Une autre manière d’apprécier l’équilibre financier de l’entreprise passe à travers le ratio suivant : 

Ressources durables / (Emplois stables + BFE)

Selon l’approche financière adoptée, on prend les masses à leurs valeurs brutes ou nettes. Lorsque ce ratio est inférieur à 01 et le ratio précédent est supérieur à 01, l’entreprise doit en principe recourir à des concours bancaires en vue de faire face à l’excédent des besoins de financement d’exploitation sur les ressources durables. Ce ratio peut également être complété par un autre ratio permettant de nous indiquer sur le degré de couverture du besoin de financement structurel ou durable par les ressources durables.

FRF ou FRN / Stocks

D) Les ratios d’endettement et de délai de remboursement des dettes

Avant de parler de capacité de remboursement, il convient de parler de capacité d’endettement de l’entreprise. La comparaison entre les capitaux empruntés (capitaux empruntés à terme, concours bancaires, crédits de trésorerie et comptes d’associés créditeurs) et les capitaux propres nous renseigne sur le taux ou la capacité d’endettement de l’entreprise et sur son degré de dépendance vis-à-vis des tiers. Ce ratio est un indicateur à suivre régulièrement afin de contrôler la dépendance de l’entreprise vis-à-vis de l’extérieur.

Endettement total/ fonds propres ≤ 75%

Si le rapport est supérieur à 1, la situation de l’entreprise est jugée inquiétante. Afin de pouvoir inspirer confiance de ses partenaires financiers, l’entreprise doit disposer d’une capacité d’endettement et en même temps d’une capacité de remboursement. La mesure de cette capacité de remboursement se fait à travers une comparaison entre les dettes à long et moyen terme et les flux de revenus générés par l’entreprise.

Dettes à long et moyen terme/ CAF

Ce ratio, suppose que la totalité de la CAF soit affectée au remboursement des emprunts et ne prend pas en considération les charges financières dans la mesure où elles seront prises en considération dans le calcul du résultat. Il mesure, en nombre d’années, le délai théorique minimum nécessaire pour rembourser les capitaux empruntés. Ce délai théorique doit être largement inférieur au délai de remboursement des emprunts en question.

E) Les ratios de patrimoine ou de la structure du bilan (actif et passif)

L’étude de la structure de l’actif et du passif consiste à rapporter certaines grandeurs de l’actif et du passif à d’autres en vue de mesurer et d’analyser les éléments composants l’actif ou le passif. Ces ratios mesurent le poids de certains postes par rapport à d’autres.Les ratios du passif se ramènent à des ratios d’indépendance financière et d’endettement. Ils permettent d’apprécier l’importance de l’endettement avec ses différentes formes et des fonds propres par rapport au passif total. Autrement dit, les ratios du passif permettent d’apprécier la politique de financement de l’entreprise. Les principaux indicateurs sont :

La stabilité du financement : Elle est appréciée à travers deux indicateurs clés. L’un ou l’autre de ces indicateurs exprime la même chose, le poids de l’endettement à court terme dans le passif ou l’importance du financement permanent.

L’importance du financement permanent est exprimée par le rapport suivant :

Financements permanents ou Financements durables / Passif total

Pour être significatif ce ratio doit être comparé au ratio du poids de l’actif immobilisé dans l’actif total afin d’avoir une idée claire sur l’importance du fonds de roulement. 

Le second ratio est celui relatif au poids de l’endettement à court terme. Il est exprimé par le rapport entre l’endettement à court terme et le passif total.

Endettement à court terme / Passif total

Ces ratios sont exprimés en pourcentage. Ainsi la différence entre 100 % et le ratio du poids de l’endettement à court terme exprime l’importance du financement permanent. Ce ratio exprime la politique de financement et le degré de dépendance de l’entreprise à court terme.

Par ailleurs, il est souhaitable également de connaître le poids de l’endettement à long terme dans le passif total. Ce ratio s’exprime par le rapport suivant :

Dettes de financement ou dettes à long et moyen terme / Passif total

Il exprime également le degré de dépendance à long et moyen terme de l’entreprise vis-à-vis des partenaires financiers. On peut également utiliser les ratios d’autonomie financière tels que :

Endettement total / Passif total et Fonds propres / Passif total

II. Analyse financière : Les ratios de rentabilité

La rentabilité de l’entreprise est une composante de la performance globale de l’entreprise. En fait, la rentabilité d’une entreprise peut être définie comme sa capacité à dégager des résultats (bénéficiaires) à partir des capitaux investis. Compte tenu des différents niveaux de résultat, il y a trois niveaux d’analyse de la rentabilité d’une entreprise : la rentabilité d’exploitation, la rentabilité économique et la rentabilité financière.

Les ratios de rentabilité mesurent à cet égard les résultats par rapport :

  • À l’activité (rentabilité d’exploitation)
  • Aux moyens de production ou aux investissements (rentabilité économique)
  • Aux moyens financiers (rentabilité financière)

A) La rentabilité d’exploitation

A l’instar des autres ratios de rentabilité, les ratios de rentabilité ayant une relation avec l’exploitation concernent des résultats bénéficiaires, car on ne peut parler de ratios de rentabilité avec des résultats déficitaires.

  1. Taux de marge commerciale

Le taux de marge ou le ratio de marge commerciale concerne les entreprises ayant une activité commerciale. L’examen de ce ratio permet d’apprécier le taux de marge commerciale de l’entreprise et par conséquent sa stratégie commerciale. En effet, une marge élevée permet d’engager des charges sans souci et un meilleur service commercial. Cependant, une marge trop serrée ne permet pas à l’entreprise d’être à l’aise dans l’engagement de ses charges.

Taux de marge commerciale = Marge brute sur ventes en l’état / Ventes de marchandises

Par ailleurs, cet indicateur permet à l’entreprise de se comparer aux autres entreprises du même secteur et de juger de sa performance commerciale par rapport aux autres entreprises, soit aux meilleures soit à la moyenne. Le suivi de cet indicateur, dans le temps, permet d’apprécier la politique commerciale de l’entreprise. En effet, une augmentation du taux de marge accompagnée d’une diminution du produit des ventes de  marchandises signifie que l’entreprise essaye de préserver ses marges commerciales grâce à une augmentation du prix. Cette action peut être délibérée ou non. Elle traduit probablement une stratégie de différenciation ou de sélectivité de la clientèle. A contrario, un taux de marge en chute accompagné d’une augmentation du produit des ventes de marchandises ou du chiffre d’affaires commercial, traduit probablement une baisse des prix en vue d’un élargissement de la part de marché ou une stratégie de domination par les prix.

  1. Le taux de valeur ajoutée

Ce ratio mesure le degré d’intégration de l’entreprise. Il est plutôt utilisé par les entreprises industrielles. Il permet d’établir une distinction entre les coûts des facteurs de production externes et ceux mis en œuvre par l’entreprise elle-même.

Le taux de valeur ajoutée = Valeur ajoutée / (production + ventes de marchandises + subventions d’exploitation)

Autrement dit :

Le taux de valeur ajoutée = Valeur ajoutée / Chiffre d’affaires (HT)

La valeur ajoutée peut être comparée même à la production à elle seule pour juger du degré d’intégration de l’entreprise, lorsque l’entreprise n’exerce pas d’activité commerciale.

  1. Le taux d’Excédent Brut d’Exploitation

Exprimé par le rapport suivant :

Le taux d’Excédent Brut d’Exploitation = EBE / C.A (HT)

Ce ratio mesure le résultat dégagé par chaque 100 euros de chiffre d’affaires indépendamment de la politique financière de l’entreprise, de la politique d’investissement, des éléments non courants et de l’incidence de la fiscalité.

  1. Le taux de rentabilité d’exploitation

Par contre ce ratio mesure le niveau de résultat d’exploitation dégagé par chaque 100 Dhs de chiffre d’affaires, avant toute incidence de la politique financière de l’entreprise, des éléments non courants et de la fiscalité. Ce ratio s’exprime par le rapport :

Résultat d’exploitation / C.A (HT)

  1. Le taux de rentabilité commerciale

Le dernier ratio de cette famille est celui qui détermine le niveau de résultat net dégagé pour chaque 100 Dhs de chiffre d’affaires. Il s’exprime par le rapport :

Résultat net / C.A (HT)

Appelé également le taux de marge bénéficiaire, ce ratio constitue une composante du ratio de rentabilité financière qui s’exprime par le rapport :

Résultat net / capitaux propres

B) La rentabilité économique

Les ratios de mesure de la rentabilité économique permettent de juger de la capacité de l’entreprise à dégager des résultats (bénéficiaires) en mobilisant juste les capitaux nécessaires à l’exercice de son activité.

Actif économique = Immobilisations corporelles affectées à l’exploitation + immobilisations incorporelles affectées à l’exploitation (sauf charges immobilisées) + Biens acquis en crédit-bail affectés à l’exploitation + Besoins de financement d’exploitation.

L’actif économique peut également être égal au :

Capitaux propres + dettes financières globales

La rentabilité économique découle de l’aptitude de l’entreprise à vendre et à générer des marges et des résultats qui permettent au capital de l’entreprise son renouvellement et sa rémunération. La rentabilité économique nette exprimée par le rapport :

Résultat d’exploitation net d’impôt / Actif économique net

Enfin, la rentabilité économique globale se mesure par rapport à l’actif économique net : 

(Résultat d’exploitation +produits financiers)/Actif économique net

Les indicateurs de rentabilité économique permettent d’éclairer les investisseurs sur la rémunération des capitaux nécessaires à l’exploitation. Or, ces indicateurs ne sont pas significatifs pour tous les utilisateurs de l’analyse financière. A titre d’exemple, les apporteurs de capitaux sont intéressés par la rentabilité financière et plus précisément par la rémunération que leur apporte l’activité dans sa globalité.

C) La rentabilité financière

Le calcul de la rentabilité financière permet d’apprécier la capacité de l’entreprise à servir un résultat à ses actionnaires et à rémunérer ces derniers de façon à leur compenser le risque encouru. Il s’exprime par le rapport :

Résultat net / capitaux propres

L’importance du ratio est appréciée en référence au taux moyen de rendement des placements à revenu fixe. 

III. Les ratios de rotation ou les ratios des composantes du BFG

Les ratios de rotation relèvent de l’analyse statique du bilan en termes de stocks et non pas en termes de flux. Toutefois, ils fournissent des informations d’ordre dynamique en introduisant la variable temps dans l’analyse du bilan et la mise en évidence du rythme de renouvellement de certaines des composantes du bilan. Ces ratios s’appliquent aussi bien aux éléments cycliques qu’aux autres éléments de l’actif. Concernant les composantes du Besoin de financement global, il convient de rappeler que :

BFG = Actif circulant hors trésorerie – passif circulant hors trésorerie

À cet effet, nous rappelons que les composantes de l’actif et du passif circulants sont toutes des composantes cycliques (dans le sens de stocks) et commerciales Les ratios de délais de rotation permettent d’éclairer la réalité économique de l’entreprise et  complète la compréhension du tableau de formation du résultat. Pour des besoins d’analyse, trois types de ratios sont à envisager :

  1. Les ratios de rotation des stocks
  2. Les ratios commerciaux ou des délais clients et fournisseurs
  3. Les autres ratios de rotation

A) Les ratios de rotation des stocks

Ces ratios ont pour objectif de déterminer la vitesse de rotation des stocks. Or, comme la nature des stocks diffère, les ratios diffèrent eux aussi. Ces ratios montrent le nombre de fois qu’un dirham investi dans le stock tourne en moyenne par an. Ils sont comparables à d’autres entreprises de la même branche ou du même secteur d’activité.

B) Les concepts nécessaires à la gestion des stocks

Le stock est un ensemble de marchandises (produits ou matières) accumulées dans l’attente d’être transformées et/ou vendues. Il existe divers types de stocks. Le plan comptable prévoit :

  • Les stocks de marchandises
  • Les stocks de matières et fournitures consommables
  • Les stocks de produits en cours
  • Les stocks de produits intermédiaires et produits résiduels
  • Les stocks de produits finis

C) La notion de stock de sécurité

Pour que le cycle d’approvisionnement – production – vente puisse se dérouler normalement, deux conditions doivent être réunies :

– En amont, les quantités de matières doivent être suffisantes en vue de satisfaire à n’importe quel moment la demande interne des sections de production, faute de quoi le cycle de production sera interrompu.

– En aval, les quantités des produits en stocks doivent être suffisantes en vue de répondre à la demande de la clientèle, sinon l’entreprise risque de perdre sa clientèle ou du moins elle ratera l’opportunité de vendre ses produits.

A cet effet, le stock minimum est exprimé par les quantités au-dessous desquelles on ne peut descendre en vue de maintenir une marge de sécurité afin de se prémunir contre l’éventualité des retards de livraison, des pannes de fabrication ou tout autre événement susceptible de perturber le cycle d’exploitation de l’entreprise.

D) La notion de stock moyen

Le stock moyen est le plus souvent évalué au prix de revient. Or, la comptabilité marocaine reconnaît l’existence de deux méthodes d’évaluation des stocks : le coût moyen pondéré et le premier entré premier sorti. Le stock moyen est alors égal au :

(Stock initial + Stock final)/2

Pour la détermination de la consommation de l’exercice en termes de marchandises, matières, fournitures ou produits on a ce qui suit :

Consommation de l’exercice = Achats + Stock initial – stock final

E) Délai de rotation des stocks de marchandises

Pour des besoins de calcul de la rotation des stocks de marchandises ou de toute autre rotation, il est souhaitable d’utiliser le stock moyen en vue d’éviter tout biais d’analyse provoqué par la coïncidence ou non de la fin de l’exercice avec le début ou la fin du cycle d’exploitation. Ce problème est posé de façon très aiguë pour les entreprises à activité saisonnière. A cet effet, nous souhaitons utiliser le stock moyen au lieu du stock final.

Toutefois, il faut noter que dans le cas d’une entreprise à activité normale, le stock final demeure utilisable. Il est à noter également que les achats de l’année sont corrigés par la variation de stocks des marchandises, ce qui nous permet d’aboutir exactement à la consommation de l’exercice au sens précité et que les deux grandeurs doivent être homogènes c’est-à-dire, évaluées au coût de revient et hors taxes.

Stock moyen de marchandises / Achats de marchandises

En multipliant ce rapport par 360 on obtient le nombre de jours nécessaires pour écouler le stock de marchandises. Si l’on inverse ce ratio on obtient une vitesse de rotation du stock de marchandises ou leur vitesse de renouvellement dans l’année.

Le délai de rotation ou d’écoulement peut également être calculé pour les produits finis, les matières premières et les matières et fournitures consommables. Ce délai est également exprimé en jour de l’année en multipliant les ratios concernés par 360 jours.

Délai de rotation des stocks de produits finis =  Stock moyen de produits finis/ Production vendue

Délai de rotation des stocks de produits en cours = Stock moyen de produits en-cours et produits semi-finis / production

Délai de rotation des matières premières = Stock moyen de matières premières / Achats de matières

Délai de rotation des matières et fournitures consommables = Stock moyen de matières premières et fournitures consommables / Achats de matières et fournitures

F) Les ratios de rotation des créances commerciales

Par créance commerciale, il faut entendre les comptes clients au sens comptable du terme et les comptes rattachés, c’est-à-dire les clients d’exploitation figurant au niveau du poste 342. Ce ratio mesure la hauteur des crédits clients et leur durée. Au niveau d’un client donné, la durée de crédit dépend généralement et en premier lieu de sa solvabilité, de sa taille, de son importance et de la fréquence des commandes.

Le plus courant dans le monde des affaires est que les crédits clients ne doivent dépasser le seuil de trois mois que de façon exceptionnelle. Or, la meilleure référence est celle des usages sectoriels. A cette fin, il faut toujours comparer les délais dégagés à ceux du secteur auquel appartient l’entreprise objet de l’étude. Les délais de rotation sont calculés à partir des postes figurant au bilan. A l’image des délais de rotation des stocks, les délais de rotation des clients et des fournisseurs risquent d’être biaisés par la saisonnalité de l’activité de l’entreprise, d’où la nécessité d’une meilleure connaissance de l’activité et du cycle d’exploitation de l’entreprise.

Pour ce faire, certains  analystes proposent d’utiliser l’encours moyen des clients et des fournisseurs. Comme le poste clients et comptes rattachés est comparé au chiffre d’affaires global, les deux grandeurs ne sont pas, à priori, homogènes, d’où l’expression du chiffre d’affaires en (TTC) :

Clients et comptes rattachés / C.A. (TTC)

Pour être exprimé en jours, ce ratio est multiplié par 360 jours. Il exprime le délai de recouvrement des créances clients. Plus le quotient est grand, plus le délai de recouvrement est long. L’inverse de ce ratio exprime la vitesse de rotation des clients ou leur délai de renouvellement. Pour éviter toute erreur d’appréciation, les créances clients doivent être exprimées en termes d’encours clients au lieu du poste clients et comptes rattachés afin d’exprimer l’encours réel.

L’encours des créances clients est exprimé comme suit :

Clients et comptes rattachés – clients créditeurs, avances et acomptes.

Pour plus de prudence et en vue d’éviter l’influence de la saisonnalité du cycle d’exploitation, on peut utiliser l’encours moyen des créances clients. Le délai moyen de recouvrement des créances clients ou leur délai de rotation est ainsi exprimé par le ratio suivant :

En-cours moyen des créances Clients / C.A. (TTC)

Comparativement aux normes sectorielles ou de la profession, si les délais moyens sont élevés, cela signifie que l’entreprise est en situation défavorable par rapport à ses clients ou elle est en train de mener une stratégie commerciale visant à agrandir sa part de marché. Dans le sens inverse, la situation de l’entreprise est jugée favorable.

Quelles sont les raisons qui sont à l’origine d’une situation défavorable en termes de délais clients ?

Cette situation peut provenir soit de l’entreprise elle-même (octroi de délais de paiement particuliers liés à des conditions de prix et de délai de livraison), soit des clients (mauvais payeurs, difficultés de trésorerie des clients..)

Face à cette situation, l’entreprise peut envisager un certain nombre de mesures susceptibles de débloquer voire soulager sa situation. Parmi ces mesures on peut citer :

  • L’instauration de structures adéquates en vue d’accélérer les relances et le suivi de la clientèle
  • La mise en place de mesures d’encouragement commerciales et financières visant à encourager les règlements par anticipation

G)Les ratios de rotation des dettes fournisseurs

Les dettes fournisseurs concernent les comptes fournisseurs et comptes rattachés figurant au poste 441. Dans le cadre financier, les délais des dettes fournisseurs doivent être plus longs que les délais clients afin de ne pas souffrir de problèmes de trésorerie dus au décalage entre les dettes et les créances commerciales. Les délais de rotation des fournisseurs s’expriment par le rapport entre les comptes fournisseurs et comptes rattachés et les comptes d’achats et les autres charges externes. Comme le numérateur est exprimé (TTC) les  achats ainsi que les autres charges externes sont exprimés (TTC).

Fournisseurs et comptes rattachés / (Achats consommés (TTC) + Autres charges externes (TTC))

Pour éviter toute erreur d’appréciation, à l’instar des comptes clients, on doit utiliser l’encours moyen des crédits fournisseurs au lieu du poste fournisseurs et comptes rattachés. L’en-cours des crédits fournisseurs est exprimé ainsi :

Fournisseurs et comptes rattachés – Fournisseurs débiteurs, avances et acomptes.

Sur cette base, on obtient le ratio de rotation fournisseurs suivant :

En-cours moyen des crédits fournisseurs / Achats consommés (TTC) + Autres charges externes (TTC)

IV. Les ratios de liquidité ou de trésorerie

La liquidité de l’entreprise exprime sa capacité à faire face à ses dettes sans heurt, par les moyens dont elle dispose en actif. L’analyse de la liquidité suppose un rapprochement entre les éléments de l’actif circulant y compris la trésorerie et les éléments du passif circulant y compris la trésorerie.

Le niveau de trésorerie de l’entreprise est en étroite relation avec son niveau d’activité. Pour cette raison, l’analyse de la trésorerie doit se faire en même temps que celle de l’activité de l’entreprise. Voici donc les ratios de trésorerie.

Ces ratios expriment la capacité de l’entreprise à honorer ses engagements. Autrement dit, ils permettent d’apprécier la solvabilité de l’entreprise à court terme. Trois types de ratios sont à calculer :

Le premier est qualifié de ratio de la trésorerie immédiate :

Disponibilités / Passif circulant

Le second est celui de la trésorerie ou de la liquidité relative : 

Créances + Disponibilités (*) / Passif circulant   (*) ou actif circulant – Stocks.

Un troisième ratio est celui de la trésorerie ou de la liquidité totale :

Actif circulant / passif circulant

Malgré leur importance, ces ratios doivent être utilisés avec beaucoup de précaution et doivent être doublés d’une analyse de l’activité et des composantes du besoin de financement global.