Le BFR (Besoin en Fond de Roulement)

PRÉSENTATION DU BESOIN EN FONDS DE ROULEMENT

Les variables les plus sensibles permettant de mesurer le risque de trésorerie sont les suivantes
– Taux d’endettement global
– Taux d’intérêt
– Rentabilité économique brute
– Part des crédits de trésorerie dans l’endettement
– Durée de crédit fournisseur
– Durée du crédit client
– Durée de stockage
Ces indicateurs ne sont, en fait, que des clignotants qui s’allument lorsque la crise est
déclenchée.
A contrario, la méthode qui sera présentée ici permet de prévenir le risque de trésorerie. Elle
procède d’un calcul du Besoin en Fonds de Roulement en fonction d’une norme qui est le
jour de chiffre d’affaires hors taxes ; c’est pourquoi, on parle usuellement de calcul du
Besoin en Fonds de Roulement Normatif.
L’expression « Besoin en Fonds de Roulement Normatif » trouve aussi son origine dans le fait
que la méthode de prévision conduit à un calcul d’un Besoin en Fonds de Roulement
d’Exploitation moyen. Autrement dit, le Besoin en Fonds de Roulement Normatif représente
une tendance lissant les évolutions conjoncturelles du Besoin en Fonds de Roulement
d’Exploitation.


La prévision de l’investissement implicite que constituent les besoins de financement liés au
cycle d’exploitation permet de gérer la trésorerie. Rappelons toutefois que le Besoin en Fonds
de Roulement d’Exploitation sera financé, en théorie, par le Fonds de Roulement net Global
représentant la part des ressources globales affectées au financement d’exploitation.
Le déséquilibre financier apparaît lorsque le besoin de roulement lié à l’exploitation est
financé par recours à des crédits de trésoreries.
Par ailleurs, le Besoin en Fonds de Roulement d’Exploitation a des effets directs sur
l’Excédent de trésorerie d’Exploitation (ETE). En effet, les décalages d’une part entre
produits d’exploitation et encaissements et d’autre part entre charge d’exploitation et
décaissements concrétisés par les Besoins en Fonds de roulement d’Exploitation ont des effets
directs sur les flux de trésoreries d’exploitation.
ETE = EBE – ΔBFRE


SECTION 2 : NATURE DU BESOIN EN FONDS DE ROULEMNENT

La démarche spontanée de tout analyste consiste à rapporter le besoin en fonds de
roulement à l’activité de l’entreprise, afin de l’exprimer en pourcentage de la base d’activité
choisie (le plus souvent le chiffre d’affaires hors taxes).


Le ratio= BFRE/C.A HT

Ce ratio traduit le fait que le cycle d’exploitation induit un solde net de besoins :
Des capitaux sont «gelés» en stocks (coûts d’achat et coûts de production n’ayant pas
encore aboutit à la vente des produits) ;

– Des fonds sont «gelés» en créances sur la clientèle (ventes non encore réglées par les
clients) ;
– Des dettes vis-à-vis des fournisseurs ne sont pas encore réglées par l’entreprise.
Le solde de ces trois éléments représente le montant de «l’argent gelé» à un moment
donné résultant de la structure du cycle d’exploitation. En d’autres termes, un ratio égal à
25% (un besoin en fonds de roulement égal à 25% du chiffre d’affaires hors taxes est déjà
très important) signifie que le quart du chiffre d’affaires de l’entreprise est «gelé», c’est à
dire immobilisé en stocks et en créances clients non financées par le crédit fournisseurs.
Cela signifie que l’entreprise doit avoir en permanence à sa disposition des fonds
représentants le quart du chiffre d’affaires qui lui servent à payer ce qui est dû à son
personnel ou à ses fournisseurs pour le travail, les matières premières et les services
incorporés dans les stocks de produits non encore transformés, fabriqués, vendus ou payés
par ses clients. Ce ratio est exprimé souvent en jours de chiffre d’affaires en le multipliant
par le nombre de jours d’activités. Ainsi dans l’exemple précédent, un ratio de 25% signifie
que le besoin en fonds de roulement représente environ 90 jours de chiffre d’affaires.


1 / A activité constante, besoin permanent :


Calculé au bilan, le besoin en fonds de roulement se présente comme le solde des
comptes directement rattachés au cycle d’exploitation courante qui, suivant l’analyse
financière classique, sont particulièrement liquides ou exigibles. Bien que liquide, le besoin
en fonds de roulement est toujours là.
Or, quelle que soit la date d’arrêté des comptes, le bilan laisse toujours apparaître un
besoin en fonds de roulement plus ou moins important (à l’exception des sociétés, peu
nombreuses, dont l’exploitation dégage en permanence des ressources).
Chaque élément du besoin en fonds de roulement est en effet destiné à disparaître dans
le cadre de l’exploitation courante : les stocks de matières premières sont consommés dans
le processus de fabrication ; les produits en cours sont progressivement transformés en
produits finis ; les produits finis sont (normalement) vendus ; les créances détenues sur la
clientèle se transforment (normalement) en recettes et aboutissent dans en compte de
disponibilités : caisse, banque… Les dettes vis-à-vis des fournisseurs se transforment en
dépenses lors de leur règlement.


Il en résulte que, si le cycle de production est inférieur à un an (ce qui est le cas le plus
fréquent), tous les éléments constituant le besoin en fonds de roulement à la date d’arrêté des
comptes disparaîtront au cours de l’année suivante. Mais ils seront remplacés par de
nouveaux actifs d’exploitation à la date d’arrêté de l’exercice suivant : de là la notion de
permanence du besoin en fonds de roulement.
Même si chaque élément du besoin en fonds de roulement à une durée relativement
courte, l’ensemble des cycles d’exploitation conduit à ce que, globalement, il soit remplacé
par un nouvel élément, ces différents comptes conservent un niveau permanent.
Il en résulte que si, à un instant donné le besoin en fonds de roulement se présente
comme un solde entre des liquidités et des exigibilités, le concept en fonds de roulement
permanent introduit une notion radicalement différente : sans remettre en cause la liquidité
et l’exigibilité du bas de bilan, il suggère que, si l’activité de l’entreprise est stable, les actifs
liquides et les dettes exigibles seront renouvelés ; le décalage sera donc reconduit en volume
et donnera ainsi naissance à un besoin permanent, véritable immobilisation de fonds.


2/ A activité saisonnière, besoin partiellement saisonnier :


Le caractère saisonnier d’une activité implique un décalage dans le processus de
production entre les achats, la production et les ventes. Le besoin en fonds de roulement
varie donc au cours de l’année se gonflant puis se dégonflant.
Les graphiques suivants permettent de constater que, lorsque l’activité est fortement
saisonnière, le besoin en fonds de roulement ne se dégonfle jamais totalement. Ainsi, dans la
conserve de légumes et dans la fabrication d’imperméable, il y a toujours un niveau
minimum de stocks à conserver pour assurer la soudure avec le cycle de production suivant.



Notre expérience prouve que, pour une entreprise saisonnière l’accent est trop souvent
mis sur la saisonnalité du besoin en fonds de roulement en oubliant qu’une partie souvent non
négligeable de ce besoin est permanente.
Il nous est ainsi arrivé de constater que, dans des activités particulièrement saisonnière
comme le jouet, le besoin en fonds de roulement maximum n’était que le double du besoin en
fonds de roulement minimum ; c’est-à-dire que la nature en fonds de roulement était
permanente pour la moitié est saisonnière pour l’autre moitié. Ce n’est pas du tout que pensé
le dirigeant !


3/ Conclusion :

Besoin en fonds de roulement permanent et bilan économique :
Un analyste externe risque de confondre le BFR apparaissant au bilan et le BFR
permanent.


N’oubliant pas, en effet, que les 30% environ d’entreprises qui clôturent leur exercice
à une date autre que le 31 Décembre, ont choisi ces dates parce que le besoin en fonds de
roulement qui apparaîtra au bilan est alors au plus bas de l’année.
De la même façon, l’entreprise en difficulté tirera au maximum sur son crédit
fournisseur qui aura alors un caractère atypique. Il faut donc redresser dans le calcul du BFR
à partir du bilan tout le crédit fournisseur excédentaire par rapport à la normale, de même, il
sera nécessaire d’éliminer du calcul du BFR permanent un stock spéculatif important
constitué à la clôture d’un exercice pour profiter par exemple, du bas prix d’une matière
première, en fin nous avons vu des entreprises, qui en fin d’année, payent d’avance leur
fournisseurs pour réduire le montant des disponibilités apparaissent au bilan de clôture selon
le principe qu’il vaut mieux faire pitié qu’envie ! Dans ce cas, ce n’est plus du besoin en
fonds de roulement mais un placement de trésorerie. C’est l’idée du BFR normatif que nous
allons verrons plus loin.
Si le BFR qui apparaît au bilan à l’arrêté des comptes ne peut pas être utilisé comme
indicateur des besoins permanents de l’entreprise, il peut être en revanche intéressant d’en
analyser l’évolution puisque, étant établi à la même période chaque année, l’élément
saisonnier n’affecte pas a priori ses variations. Une analyse évolutive de ce besoin, par
exemple en pourcentage du chiffre d’affaires, pour ainsi permettre de conclure à une
amélioration ou à une dégradation de la situation de l’exploitation.
L’analyse peut donc être amenée à raisonner selon deux cas de figure :
– Dans un premier cas (extrêmement rare) il dispose ces bilans mensuels de
l’entreprise ; le besoin en fonds de roulement permanent est alors le plus faible de tous
les besoins mensuels.
– Dans le second cas, il dispose seulement des bilans de fin d’exercice ; il est alors
contraint de raisonner essentiellement en tendance (évolution) et par comparaison avec
les concurrents directs.


LES RATIOS DE ROTATION DU BESOIN EN FONDS DE ROULEMENT


L’analyse financière consistant à découvrir une réalité cachée, simulant cette réalité à
fin de comprendre les outils d’analyse.
Qu’y a-t-il dans les comptes du besoin en fonds de roulement ? Tout simplement du
chiffre d’affaires non encaissé, de la production non vendue et d’achats non payés ; en
d’autres termes, y figure normalement l’activité des jours précédents l’arrêté des comptes
ainsi :
– Si les clients payent à 15 jours, le compte client représente les 15 derniers jours de
vente ;
– Inversement, si les fournisseurs sont payés à 30 jours, et si les achats sont quotidiens,
le compte fournisseur représente les 30 derniers jours d’achat ;


– Si l’entreprise s’approvisionne chaque jour en matière première, et conserve celles-ci
durant 3 semaines avant de les consommer dans le processus de production, le stock
de matières en bilan représente les 3 dernières semaines d’achat.
Voilà pour les principes. Il va de soi que la réalité économique et industrielle est plus
complexe :
– Des délais peuvent évoluer ;
– L’activité est souvent saisonnière, le bilan de fin d’exercice peut ne pas refléter la
réalité de la vie de l’entreprise ;
– Les conditions de paiements ne sont pas les mêmes pour tous les clients et les
fournisseurs ;
– Les conditions de production ne sont pas identiques d’un produit à autre. Pourtant, le
calcul des ratios de rotation à partir des informations comptables cherchent à cerner
cette réalité.


Les différents ratios :


a- le ratio de rotation de crédit client :
Le ratio de rotation de l’encours clients mesure la durée moyenne du crédit accordé
par l’entreprise à ses clients (ou le délai moyen paiement de ceux-ci). Il se calcule en
rapportant l’encours clients au chiffre d’affaires journalier moyen :
L’encours clients au bilan étant exprimé TTC, il faut être cohérent et prendre un chiffre
d’affaires TTC. Nous rappelons que le chiffre d’affaires qui figure au compte de résultat est
hors taxe. Il convient donc de multiplier par le taux de TVA qui s’applique aux produits
vendus par l’entreprise, ou par un taux moyen lorsqu’elle vend des biens auxquels
s’appliquent des taux de TVA différents.
L’encours clients se calcule ainsi :
Créances clients et comptes rattachés.

Effets escomptés non échus.

Avances et acomptes reçus sur commandes en cours.
= Encours clients.


b- Le ratio de rotation du crédit fournisseurs :


Le ratio de rotation de rotation du crédit fournisseurs mesure la durée moyenne du crédit
accordé par l’entreprise à ses fournisseurs (ou le délai moyen de paiement de celle-ci), en
rapportant l’encours fournisseurs aux achats journaliers moyens :
L’encours fournisseurs se calcule ainsi :
Dettes fournisseurs se calcule ainsi :

Avances et acomptes versés sur commandes
= Encours fournisseurs
Les achats sont évalués Toutes taxes comprises afin d’assurer l’homogénéité du ratio.
Ils se calculent comme suit :
Achat de marchandises (TTC)

Achats de matières premières (TTC)

Autres charges externes (TTC)
Il est donc nécessaire de multiplier les données du compte de résultat par le taux de
TVA adéquat.

c- Le ratio de rotation des stocks :


L’analyste calcule la rotation de chaque type de stocks (notamment de matières
première et de marchandises) et distinguer les ratios de rotation suivants :
– La rotation des stocks de matières premières, qui traduit le nombre de jours d’achats
représentés par le stock, ou encore le délai d’écoulement des matières :


– La rotation des stocks de marchandises qui traduit le délai d’écoulement des
marchandises achetées puis revendus dans l’état par l’entreprise :
– La rotation des stocks de produits finis, qui traduit le délai d’écoulement des produits
finis, et se calcule par rapport au cout de revient :
Ou par rapport au prix de vente :
– La rotation des produits et travaux en cours, qui traduit le délai d’écoulement des
stocks de produits en cours, produits semi- finis et travaux en cours, c’est-à-dire la
durée du cycle de production :


d- Le ratio de rotation de TVA :


La TVA déductible doit être financée dés le mois d’ouverture du droit à déductibilité
(15 jours en moyenne) jusqu’à la date de paiement.


La TVA collectée constitue une ressource dés le mois de collecte, jusqu’à la date de
mise en paiement.


e- Le ratio de rotation des salaires nets :


Les dettes à l’égard du personnel sont exprimées en jours de rémunération. A fin de
lisser la saisonnalité, un niveau moyen de dettes à l’égard du personnel doit être préféré au
montant final.

f- Le ratio de structure des organismes sociaux :


Les dettes à l’égard des organismes sociaux sont exprimées en jours de charges
sociales. Afin de lisser la saisonnalité, un niveau moyen de dettes à l’égard des organismes
sociaux doit être préféré au montant final.

LE CONCEPT DE BESOIN EN FONDS DE ROULEMENT

Le calcul du besoin en fonds de roulement permanent à partir des ratios de rotation nécessite :
– de connaître les délais de paiement et de détention des stocks.
– de connaître la structure des coûts de l’entreprise. Il est claire que le crédit
fournisseurs ne peut avoir la même importance pour une entreprise dont les achats
représentent 10 % du chiffre d’affaires, et pour une entreprise dont ils constituent 80%
des ventes.
Considérons le cas d’une entreprise caractérisée par les éléments économique suivants :
– le stock de matières représente 10 jours d’achats
– la durée du cycle de fabrication est de 30 jours

LES CAS PRATIQUES DU BFR NORMATIF


Cas n°1 :
Dans le cadre de sa stratégie de diversification, une entreprise compte acquérir un matériel de
production d’un montant de 187 500 DH amortissable en 5 ans.
La capacité de production de cet investissement est de 1500 unités par an et un excédent brut
d’exploitation de 600 DH par unité vendue.
Pour cette entreprise la rentabilité de ce projet est évidente. Le montant de l’investissement va
être récupérer en moins de 6 mois, puisqu’il va dégager un excédent net d’impôt de 1500 x
600 x 0.58 = 522 000DH (l’impôt sur les société est de 42%).
Pourtant, la banque lui refuse le financement sous prétexte de l’insuffisance de fonds de
roulement et une trésorerie assez faible. D’ailleurs, la banque a fait savoir à cette entreprise
son refus de toute augmentation de la ligne de découvert (crédit de caisse) actuelle.
Devant ce refus, l’entreprise se retourne vers ses actionnaires pour solliciter de leur part une
avance en compte courant.
Ces derniers répondent favorablement et avancent un montant de 547 500 DH.
Ainsi, l’entreprise va réaliser son investissement et disposer d’une marge de manœuvre de :
360 000= (547 500 – 187 500)


L’entreprise ne doit se permettre aucun écart défavorable de trésorerie puisque la banque
s’oppose à tout financement supplémentaire à court terme.
Cette entreprise vous communique les informations suivantes et vous demande de lui
expliquer les raisons du refus de la banque de financer ce projet.

  • la dotation d’amortissement est de 50 DH par unité
  • la fiche de coût et de résultat unitaire est la suivante :
    Prix de vente unitaire………………………… 2 000
    Ø Coût de production unitaire 1 250
  • Matières premières……………… 800
  • Main d’œuvre directe…………… 300
  • Salaires indirects………………. ..100
  • Dotations aux amortissements……50
    – Coût de transport unitaire 200
    Coût de revient unitaire 1 450
    Résultat unitaire 550
  • l’approvisionnement en matières premières va imposer un stock qui devrait tourner 4
    fois par mois
  • une fois la fabrication terminée, il estime devoir attendre un mois, en moyenne avant
    que la vente ne se réalise
  • les salaires étant payés en fin de mois, l’entreprise estime que les salariés lui font une
    avance moyenne d’un demi mois de salaire
  • la TVA collectée est à verser dans un mois
  • la TVA déductible est à récupérer dans deux mois
  • les fournisseurs accordent un mois de crédit

Question :

les clients vont exiger un délai compris entre 2 mois et 2.5 mois de crédit

le taux de la TVA est de 20%
Travail à faire :

calculer le FDR normatif dans les deux cas du délai clients (2 mois et 2.5 mois)

déterminer le niveau d’activité optimum compte tenu de la contrainte du BFR
maximum (360 000)

déterminer l’incidence de cet investissement sur l’équilibre financier de l’entreprise en
calculant variation de l’encaisse


Le calcul peut se faire à partir de l’excédent de trésorerie d’exploitation (ETE), ou à partir
du tableau de financement.
Variation de l’encaisse à partir de l’ETE
Rappel :
L’ETE est un indicateur de la variation de trésorerie liée directement à l’exploitation. Il est
utile pour apprécier la capacité théorique de l’entreprise à rembourser ses dettes.
L’ETE peut être calculé de deux manières :
ETE = les encaissements d’exploitation (CA – augmentation du crédit client) – les
décaissements d’exploitation (charges d’exploitation – augmentation de la dette fournisseurs –
augmentation des autres charges d’exploitation)
ETE = EBE – augmentation du BFR

  • L’ETE traduit l’excédent des liquidités dégagées par l’exploitation. Il prend en compte
    les décalages financiers (délais d’encaissement des créances et de remboursement des dettes
    et les variations des stocks).
  • L’ETE permet aussi de faire la distinction entre le résultat et la trésorerie du fait
    justement des décalages financiers (variation du BFRE). Un résultat bénéficiaire tel qu’il
    ressort du CPC ne signifie pas toujours une trésorerie positive, alors qu’un résultat déficitaire
    peut s’accompagner d’une trésorerie positive



Cas n° 2 :
Une entreprise industrielle vous communique des données suivantes :

  • des données normatives sur ses caractéristiques d’exploitation
  • la structure du coût de revient
  • les valeurs moyennes des postes du son cycle d’exploitation en 2004
    Elle vous demande de lui faire une étude de son besoin en fonds de roulement sur la base de
    l’année 2004, de manière à vérifier si les réalisations de cette année sont conformes aux
    normes.
    Votre travail consiste à :
    a- Calculer à partir des données normatives, le besoin en fonds de roulement normatif
    prévisionnel 2004 en jours de chiffre d’affaires hors taxes et en valeur.
    b- En fonction du chiffre d’affaires réalisé en 2004, déterminer à quel niveau devrait se situer
    le besoin en fonds de roulement normatif
    c- Calculer le besoin en fonds de roulement constaté d’après les données moyennes de 2004
    d- Calculer l’écart entre le BFR normatif (calculé en a) et le BFR constaté (à partir des
    données moyennes de 2004)
    e- À partir de la comparaison entre le besoin en fonds de roulement normatif et le besoin en
    fonds de roulement constaté :

LES LIMITES DE CES RATIOS


Rappelons que le calcul des ratios précédents exige le respect de deux règles importantes :
– comparer des données homogènes en harmonisant leur système d’évaluation (prix de
vente, prix de revient, comptabilisation toutes taxes comprises ou hors taxes)
– rapporter les encours aux flux réels correspondants.
Les ratios de rotation présentent des limites essentielles :
– ils peuvent être complètement faussés si l’activité de l’entreprise est
saisonnière. Dans ce cas, en effet, les délais calculés seront aberrants (par
exemple, une entreprise dont l’activité est limitée à 1 mois, ferait apparaître à
la fin de ce mois un ratio de crédit clients égal à l’année 1)


– leur caractère ne permet pas de détailler (faute d’information financière plus
précise) la rotation des différentes composantes de chaque poste d’actif lié au
cycle d’exploitation ( par exemple, au sein du compte client : créance sur la
clientèle privée, créances à l’exploitation, créances sur les administrations dont
le recouvrement est souvent long).
L’analyste doit alors s’interroger sur le degré de précision qu’il entend apporter à son
diagnostique. Si celui-ci est grossier, il pourra se contenter des ratios moyens calculés
précédemment, en vérifiant seulement :
– que l’activité n’est pas trop saisonnière ;
– ou, si elle est saisonnière, que les données correspondent à un même montant du cycle
de l’entreprise. Dans ce cas, nous conseillons alors de calculer de préférence des ratios
de rotation dits en pourcentage (comptes clients/CA), qui n’impliquent pas un lien
direct avec les conditions réelles.
Si l’analyse doit être plus fine, il faudra alors se rapporter à l’activité réelle ayant précédé
l’arrêté des comptes : ainsi, le chiffre d’affaires journalier n’est plus le chiffre d’affaires
annuel divisé par 365, mais peut être le chiffre du dernier trimestre divisé par 90 ou des 2
derniers mois divisé par 60, etc.
Si l’analyse doit conduire à un contrôle très précis des encours, il n’est plus possible de
procéder à des évaluations moyennes ; il convient alors de rapporter les encours à leur flux
d’origine.