Le bilan et compte de résultats prévisionnels

I. Le compte de résultat prévisionnel 

A) Qu’est-ce qu’un compte de résultat prévisionnel ? 

Le compte de résultat prévisionnel est un tableau financier présenté en liste reflétant le niveau de l’activité économique sur une durée appelée exercice comptable. Il synthétise l’ensemble des produits et des charges d’une entreprise pour se solder par un résultat positif (bénéfice) ou un résultat négatif (perte).

Il doit toujours être établi avec des données “hors taxes” sauf si l’entreprise n’est pas redevable de la Taxe sur la Valeur Ajoutée. 

B) Quel est le contenu d’un compte de résultat prévisionnel ? 

Le compte de résultat prévisionnel doit contenir des variables essentielles telles que : 

  • Le chiffre d’affaires prévisionnel
  • Les charges d’exploitation prévisionnelles
  • Les impôts et taxes prévisionnels 
  • Les charges financières prévisionnelles
  • Les amortissements prévisionnels


En pratique, il est très rare d’y faire figurer des produits et des charges exceptionnels, du fait notamment de la difficulté de les évaluer et de leur caractère généralement non-significatif. 

C) Comment construire un compte de résultat prévisionnel ? 

  1. Calculer son chiffre d’affaires prévisionnel 

Donnée essentielle du business plan, le chiffre d’affaires prévisionnel récapitule l’ensemble des ventes effectuées par l’entreprise sur l’horizon des prévisions financières (en général sur 3 années voir 5) : marchandises, produits ou prestations de services. 

Il est le reflet de l’activité anticipée par le créateur, qu’il s’agisse de ventes de biens ou de prestations de services. Il existe plusieurs méthodes permettant de calculer son chiffre d’affaires prévisionnel, nous les récapitulons ci-dessous : 

  • Effectuer une étude de marché, qui permettra d’identifier les principaux concurrents, d’analyser la clientèle potentielle, ses besoins ainsi que ses attentes envers les produits ou les services. 
  • Estimer un nombre de ventes moyen par jour multiplié par un panier moyen représentant le montant moyen en euro d’une vente multiplié par le nombre de jours d’ouverture de l’entreprise par an. 
  • Calculer le coût de revient d’un bien et lui appliquer un coefficient de marge. 
  1. Estimer ses charges prévisionnelles 

En contrepartie de ses ventes, l’entreprise devra faire face à un panel de charges prévisionnelles, pouvant être classées en 6 catégories : 

  • Les frais généraux prévisionnels

Cette subdivision contient notamment les postes suivants : achats de marchandises, achats de matières premières, fournitures administratives, petits équipements (biens de faible valeur), sous-traitance, crédit-bail, locations, travaux d’entretien et réparations, primes d’assurance, frais de documentation, honoraires et commissions versées, frais de publicité, cadeaux, frais de déplacements, frais de mission et réception, frais postaux, frais et télécommunications et services bancaires. 

  • Charges de personnel prévisionnelles

Lorsque l’entreprise prévoit d’embaucher des salariés, elle supporte plusieurs charges : une rémunération brute (salaire net du salarié augmenté des charges sociales salariales) ainsi que des charges sociales patronales. La somme de toutes les rémunérations brutes du personnel est appelée “masse salariale brute”. Cette catégorie inclut également la rémunération des dirigeants de société ainsi que les charges sociales TNS à inclure dans le business plan. 

  • Dotations aux amortissements prévisionnelles 

Tout investissement d’un montant supérieur à 500 euros doit, sauf quelques rares exceptions, être porté à l’actif du bilan prévisionnel et amorti sur sa durée d’utilisation prévue. Cette démarche aboutit au calcul et à la constatation d’amortissements prévisionnels à l’issue de chaque exercice contenu dans le business plan. 

  • Charges financières prévisionnelles 

Lorsque l’entreprise a recours à un financement (prêt bancaire, avances en comptes courants d’associés, escomptes accordés pour paiement anticipé), elle va s’acquitter d’intérêts. Ces charges financières (comptes 66) doivent être inscrites dans le compte de résultat prévisionnel. 

  • Impôt et taxes prévisionnels 

Au cours de son activité, l’entreprise devra s’acquitter de divers impôts tels que la Contribution Foncière des Entreprises (CFE), la Contribution sur la Valeur Ajoutée (CVAE), la Contribution Sociale des Solidarité (ORGANIC), la Taxe sur les Surfaces Commerciales (TASCOM), la Taxe sur les Véhicules de Sociétés (TVS), la Taxe d’Apprentissage (TA) ou encore la Formation Professionnelle Continue (FPC). Ces impôts et taxes doivent être évalués dans un business plan. 

  • Charges exceptionnelles prévisionnelles

Très peu utilisées en pratique dans un business plan, ces sommes représentent des charges qui ne se rapportent pas à la gestion courante d’une entreprise. Il peut s’agir de pénalités, de créances clients devenues irrécouvrables, de rappels d’impôts, de valeurs nettes comptables d’éléments d’actifs cédés. 

  1. Calculer les différents agrégats du compte de résultat prévisionnel

Les successions de produits et de charges prévisionnels vont permettre de calculer d’importantes variables du compte de résultat prévisionnel, les voici : 

Résultat d’exploitation = chiffre d’affaires prévisionnel + autres produits – charges d’exploitation – charges externes – impôts et taxes – charges de personnel – dotations aux amortissements

Résultat financier = produits financiers – charges financières

Résultat exceptionnel = produits exceptionnels – charges exceptionnelles 

Résultat courant = résultat d’exploitation + résultat financier + résultat exceptionnel

Résultat net = résultat courant + résultat exceptionnel – impôts sur les bénéfices – participation des salariés

II. Le bilan prévisionnel 

A) Qu’est-ce qu’un bilan prévisionnel ? 

Le bilan prévisionnel reflète l’état du patrimoine de l’entreprise à un instant T donné, et en l’occurrence, à la clôture de chaque exercice dans le prévisionnel. Il recense donc d’une part ce que l’entreprise va posséder. Cette catégorie de biens appelée l’actif ce sont des éléments identifiables qui ont une valeur positive pour l’entreprise. Il pourra s’agir d’immobilisations, de créances clients, de stocks ou de comptes bancaires. D’autre part, ce que l’entreprise devra. Ceci constitue le passif, ce sont des éléments du patrimoine de l’entreprise ayant une valeur négative. Tel est le cas, par exemple, du capital, des dettes financières, des dettes fournisseurs, des dettes envers le personnel, des dettes fiscales et sociales ou encore des comptes courants d’associés ou des découverts bancaires. Le bilan prévisionnel est un élément important du prévisionnel financier qui va notamment permettre de calculer le fonds de roulement, le besoin en fond de roulement et la trésorerie nette. Ces notions sont des notions clés du business plan. 

B) Comment construire  un bilan prévisionnel ? 

Afin de construire un bilan prévisionnel, il convient d’évaluer chaque poste composant l’actif et le passif. 

  1. L’actif du bilan prévisionnel
  • Les immobilisations

Les immobilisations sont tous les biens appartenant à l’entreprise et qui vont servir durablement à son activité. On considère qu’ils sont conservés par l’entreprise pour une durée supérieure à 12 mois. Chaque année, ils seront amortis afin de tenir compte de l’utilisation et de l’usure du bien. Il existe notamment les immobilisations incorporelles (brevets, marques, droit au bail, fonds de commerce…), les immobilisations corporelles (matériel industriel, outillage, véhicule, mobilier, matériel informatique…) et les immobilisations financières (dépôts de garantie versés, cautions, prêts, actions, titres…). Le poste des immobilisations est placé en haut de l’actif du bilan prévisionnel. Les amortissements constatés chaque année viennent en diminution de la valeur d’origine des biens, on parle ainsi d’immobilisations nettes. 

  • Les créances clients et les stocks

Ce sont des actifs qui disparaissent rapidement dans le cycle de l’exploitation de l’activité. Ceux-ci sont placés juste en dessous des immobilisations dans l’actif du bilan prévisionnel et contiennent notamment : 

  • Les stocks prévisionnels : matières premières, marchandises, approvisionnements… Ils permettent de faire face à la demande des clients mais ils ont un coût car l’entreprise doit les financer alors qu’ils ne sont pas encore vendus. 
  • Les créances clients prévisionnelles : ce sont les sommes d’argent dues par les clients de l’entreprise correspondant à des factures émises mais non encore encaissées. Cet argent “dehors” doit également être financé. Le montant figurant dans le poste “créances clients” du bilan prévisionnel dépend du délai de règlement moyen des clients. 


Afin de calculer le montant des créances clients figurant dans le business plan, il est nécessaire d’appliquer la formule suivante : 

Encours client = chiffre d’affaires prévisionnel hors taxe annuel * (1+ taux de TVA %) * (délai de paiement moyen des clients / 365)

  • Les comptes bancaires et assimilés

Cette catégorie du bilan prévisionnel comprend : 

  • Les valeurs mobilières de placement (VMP) : Actifs financiers acquis en vue de revente immédiate (ou de la revente dans un délai très court) afin de réaliser des gains
  • Les comptes bancaires, les fonds de caisse : Liquidités à disposition immédiate de l’entreprise 
  1. Le passif du bilan prévisionnel 
  • Les capitaux propres 

Les sommes d’argent apportées par les associés et incorporées au capital de l’entreprise (apports en numéraire) doivent figurer tout en haut du bilan prévisionnel dans le passif. Dans ce cas, la contrepartie est un compte bancaire. Les apports de biens effectués par les associés au profit de l’entreprise (apports en nature) doivent également être incorporés dans le capital. La contrepartie de ce type d’apport est soit un poste d’immobilisations soit un poste de stocks. Enfin, figurent dans la catégorie des capitaux propres les résultats comptables (bénéfices ou pertes) des exercices précédents compte tenu de leur affectation (report à nouveau, réserve légale ou réserve facultative) ainsi que le résultat de l’exercice en question.

Si les bénéfices ont été distribués sous forme de dividendes, ils ne figureront plus dans les capitaux propres. Ces derniers feront l’objet d’un retraitement dans les comptes courants d’associés (qui diminuent lorsque les fonds seront transférés vers les comptes bancaires des associés). 

  • Les dettes financières 

Afin de financer son projet, le créateur va avoir recours à différents moyens de financement (emprunts auprès des établissements de crédit, apports en compte courant). Ces derniers constituent des dettes financières figurant au passif du bilan prévisionnel, juste en dessous des capitaux propres. 

  • Les dettes fournisseurs

Lors de l’exploitation de son activité, l’entreprise va acheter des biens ou des prestations de services à ses fournisseurs. En général, ces derniers accordent des délais de règlement plus ou moins long selon le volume et l’importance des affaires réalisées avec eux. Il en résulte que des dettes fournisseurs vont apparaître au passif du bilan prévisionnel. 

La formule de calcul des dettes fournisseurs est la même que pour les créances clients, sauf qu’elle concerne les achats et non les ventes. 

Encours fournisseurs = achats prévisionnels hors taxes annuels * (1 + taux de TVA %) * (délai de paiement moyen des fournisseurs / 365)

  • Les dettes fiscales et sociales

Toutes les dettes de l’entreprise ayant un rapport avec son activité (à l’exception des dettes fournisseurs) vont figurer dans cette catégorie. Il s’agit notamment de la TVA due, de l’impôt sur les sociétés à payer, de tout autre impôt à payer (contribution foncière des entreprises notamment), des dettes envers le personnel (salaires nets à payer) ou encore des dettes auprès des organismes sociaux (Urssaf, pôle emploi, caisses de retraite) et notamment les dettes du travailleur non salarié (TNS). 

  • Les découverts bancaires

Lorsque la banque accorde à une entreprise des facilités de trésorerie (facilité de caisse, découvert bancaire), elle lui permet un financement à court terme qui figure dans les dernières lignes du passif du bilan prévisionnel.